Fétigny présenté par Daniel Cantaloube

Histoire

“Aujourd’hui nous marchons encore sur des ruines. Quelle main fatale s’est donc appesantie sur toi, ô mon pays ! ce qui faisait jadis ta gloire et ton orgueil est partout caché sous la cendre ! Fétigny, ce bourg célèbre au moyen âge, qui derrière ses épaisses murailles et son château formidable se croyait à l’abri de toute atteinte ; que le commerce et l’industrie enrichissaient chaque jour davantage ; qui se vantait de compter parmi ses maîtres d’illustres guerriers, de grands prélats, n’est plus qu’une chétive bourgade sans importance aucune.” (Alphonse Rousset, dictionnaire des communes, 1853 – c’est à dire alors que ce village avait encore 250 habitants)

Au Moyen Age, Fétigny était un petit bourg entouré de murailles percées de trois portes. L’emplacement de ces remparts est toujours visible en plusieurs endroits. En bordure du “crêt” (place située devant l’église) on trouve le vestige d’une enceinte primitive en terre, construite au bas Moyen Age ou, plus probablement, dès l’époque gallo-romaine.

Un château s’élevait sur la butte au-dessus du village, à proximité de la source du Valzin. Il semble que ses fondations aient été établies sur les vestiges d’une construction romaine. Il ne reste malheureusement aujourd’hui plus de traces de ce château.

Il y avait alors “de nombreuses fabriques de draps, de futaines et des tissages d’étoffes. Les compagnons drapiers, au nombre de près de 300, portaient tous l’épée au côté. On y comptait aussi plusieurs blanchisseries et teintureries.” (Alphonse Rousset). Ces productions étaient principalement exportées dans la région lyonnaise.

Le château, une partie du bourg et son enceinte furent détruits en 1639.

Des activités artisanales se sont maintenues ou ont été créées après le Moyen Age. Des moulins battoirs et clouterie, une papeterie et une scierie étaient installés le long du Valzin. Des foires assez importantes étaient organisées. La foire de la Saint Aubin, le 2 mars, s’est tenue jusqu’à la moitié du XIXe siècle, elle était réputée pour la vente des mulets et surtout parce que les domestiques et autres personnes de la région cherchant un travail venaient y trouver un maître ou quelqu’un disposé à les embaucher. Pour sceller leur accord, les deux parties partageaient un gâteau en forme de nœud : le carquelin à bail. Selon d’autres sources, ces gâteaux étaient enfilées par celui qui proposait ses services sur un bâton qu’il avait avec lui, plus il y avait de carquelins plus il avait d’employeurs. Le carquelin est sculpté sur la clef de voûte du chœur de l’église, ce qui témoigne de l’importance de cette coutume locale.

Population

255 habitants en 1790, 250 en 1851, 164 en 1901, 98 en 1946, 88 habitants en 2015.

Géographie

Fétigny est situé à 6,5 km d’Arinthod et 10 km d’Orgelet. C’est ici que le Valzin et son affluent le Biseran prennent leur source.

La voie gauloise reliant Salins à Izernore traversait Fétigny, puis la route allant d’Orgelet à Arinthod. L’actuelle route allant d’Orgelet à Arinthod en passant par Chambéria l’a remplacée dans le courant du XIXe siècle.

La tournerie sur bois

Comme pour d’autres villages de la commune de Valzin en Petite Montagne, la tournerie sur bois est devenue l’activité artisanale principale à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Les habitants étaient, pour la plupart d’entre eux des ouvriers-paysans. Paysans pendant l’été et les périodes de travaux agricoles, ils reprenaient leur place au tour, dans les moulins dès que les tâches agricoles devenaient moins importantes.

Ces tourneries étaient installées dans les six moulins du village, située sur le Valzin. Deux moulins étaient proches de la source du Valzin, dont l’un avait une roue de 8 m de diamètre. 200 m plus bas le moulin Camille Gros. 500 m plus bas la tournerie Satonnet faisait aussi batteuse, sa roue avait 7 m de diamètre. Plus bas la tournerie Mathon, reprise ensuite par Henri Bon, avait deux ateliers. Une scie circulaire et une meule pour l’affûtage y étaient à la disposition de tous. Il a conservé sa roue et sa petite tournerie. Plus bas encore, on trouve le cinquième moulin L’arrivée de l’électricité, dans les années 1930, changea profondément la situation, les ouvriers tourneurs quittèrent pour la plupart le moulin où ils louaient leur place au tour pour s’installer à leur compte. Cette activité s’est maintenue jusque dans les années 1950, avant de commencer à péricliter et disparaître complètement dans les années 70.

Patrimoine bâti

Les maisons étaient, selon Rousset, “construites en pierre et couvertes les unes de tuiles plates, d’autres en tuiles creuses, d’autres enfin en chaume.” Aujourd’hui encore, Fétigny fait jonction entre l’architecture de la Petite Montagne (fermes allongées couvertes en tuile canal) et celle du plateau d’Orgelet (maisons plus massives aux toits plus pentus et couverts en tuiles plates).

L’église est inscrite monument historique depuis 1908. Bâtie au XVe et au XVIe siècles, elle est dédiée à saint Aubin dont on célèbre la fête le 1er mars. A y découvrir : le carquelin sculpté sur la clef de voûte du chœur et la grande peinture (XVIIIe siècle) de saint Aubin, également dans le choeur.

Le presbytère, situé à coté, a été bâti en 1836.

La chapelle Notre Dame de Lorette qui s’élevait à côté du château a été rebâtie au début du XIXe siècle, avec un toit en laves (pierres plates calcaires).

La fontaine centrale ovale a belle allure, elle date de 1891-92. Deux autres petites fontaines se trouvent dans le village, ainsi qu’un lavoir.

Randonnée pédestre

Une boucle de petite randonnée passe par la chapelle Notre Dame de Lorette, la chapelle Saint-Maurice, le lac de Viremont et Montadroit.

Fétigny, atelier de teinturier, usine de tabletterie, usine de tournerie

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