Clara, Céramiste

Le site de Valzin en Petite Montagne se veut de partager, faire connaitre notre territoire, ce qui se déroule  notre commune aujourd’hui, ce qui fait son charme…

Nous avons une rubrique, histoire, personnages célèbres qui n’attend que vous pour se compléter.

Et nos jeunes … que font ils ? que sont ils devenus ?

Nous vous proposons donc une nouvelle rubrique qui commence avec Clara LOMBARD …  Arrivée à Montadroit quelques semaines après sa naissance, elle a fréquenté la dernière école à classe unique à Légna… (fermée en 2015), aujourd’hui Clara entre “dans la vie active”.

Elle se présente en 4 chapitres :

Fait main jusqu’au bout des doigts

Chapitre 1 : Un temps pour la candeur 

J’arrive au monde au milieu d’une nuit gâtée d’étoiles filantes (paraît-il). C’est un soir d’Août 1997.
Assez vite, nous passons, ma sœur et moi, de Saint-Denis en région parisienne à Montadroit dans la petite montagne du Jura. J’ai trois semaines, paraît-il… mes souvenirs de cette période sont assez inexistant. À se demander si j’étais née !
Là où nous vivons désormais, il y a un jardin qu’il faut tondre parfois. Quand c’est le moment, notre mission, c’est de shooter toutes les mottes de terres pour enlever les cailloux. 
Au bout du jardin, il y a une vieille caravane sans les roues, c’est notre cabane, on y passe un temps fou ! Très souvent, il faut la repeindre un peu car la peinture vieillit. Alors on fait une bouillie de terre et d’eau pour crépir d’un marron bien travaillé les murs de notre maison. 
Et puisqu’il pleut souvent dans le Jura, on récidive à chaque fois pour qu’elle reste flambant neuve. 
Mais du reste de gadoue nous vient cette idée, qui restera notre préférée : « La Soupe de Sorcière » ! Il faut mettre les parents dans le coup car en plus de la boue on cherche des odeurs, des textures, avec tout ce qu’on trouve dans les placards… 
Et puis un jour, allez savoir pourquoi, je commande un tour électrique à Noël, un  tour de potier en plastique version miniature avec un pain d’argile…
Il sert un peu, mais en grandissant, je l’oublie,  comme les soupes de sorcières et la peinture marron. 

 

Chapitre 2 : Un temps pour le tâtonnement 

Je me retrouve au collège puis de mal en pire, au lycée. Les études générales, je ne m’y retrouve pas. Je me bute contre la généralisation, je ne suis pas au monde pour ça, pas comme ça. Il faut fuir pour ne pas se blesser d’avantage. J’ai besoin de créer avec mes mains.
Après mille efforts de chacun, j’effectue un atterrissage salvateur au Lycée Henry Moisand, Métiers de la céramique, Arts et design, où je commence un CAP tournage en céramique de 2 ans que j’obtiens en 2015. Je continue sur ma lancée, toujours à Longchamp (21) pour passer mon BMA (Brevet des Métiers des Arts) en 2017. Puis, les étoiles s’alignent et je me retrouve au beaux milieu d’une promo exclusivement féminine les pieds dans la mer au lycée Léonard de Vinci à Antibes (06) où j’obtiens en 2019 mon DMA (Diplôme des Métiers des Arts).  

 
Chapitre 3 : Un temps pour le choix 

Ce qu’il y a, après ces 6 ans d’études, c’est une certitude : je veux rejoindre le monde des céramistes. C’est un monde dans lequel j’ai été accueillie par des gens bienveillants, des professionnels heureux de transmettre, des personnes généreuses et passionnées.
Ce qu’il y a d’autre, c’est une sensation profonde et bien réelle : quand je centre ma terre sur mon tour, il n’y a pas que la terre que je centre. C’est moi tout entière qui suis alignée et présente.
Alors, après ces 6 ans d’études, je choisis de chercher un atelier où continuer le travail et la recherche. 

 
 
 
Chapitre 4 : Le temps de l’Atelier

Au 33 rue de la Corvée à Besançon, si vous y passez, jetez un œil par les fenêtres, il y a tout un tas de bazars rigolos. Des tournettes et des mirettes, un vrai tour de potier et un petit four qui monte sans qu’on s’en rende compte parfois jusqu’à 1260°C !
Au 33 rue de la Corvée s’y vous y passez… Entrez ! Je serai peut-être en train de faire une soupe de sorcière !
Je vous raconterai ce que je cherche quand je travaille. Des formes modernes et variées qui changent de ce que je connais… Et puis que j’aime les couleurs. Que quand je cherche des émaux, je cherche une texture surtout ou un effet, ou un bel aplat de couleur.
Ce que je cherche en réalité c’est la surprise et l’émerveillement. Ouvrir mon four et découvrir ce qu’il y a dedans, parce que tout varie, tout bouge, tout change, tout dépend de tout : la terre, la température, la place dans le four, la forme…
Et si toutefois vous n’êtes pas loin du 33 rue de la Corvée et que vous cherchez un temps d’atelier, ou un maître de stage, c’est pour moi une manière de remercier ceux qui mont enseignée que de chercher à passionner comme on m’a passionnée. 

Pour finir, et parce qu’il me semble que ça devrait être indissociable de tout ce qu’on fait aujourd’hui, je cherche à polluer le moins possible et à être dans un rapport respectueux et reconnaissant avec la terre qui me donne à travailler.
Aucune de mes créations n’est bio car je ne connais pas la provenance de mes oxydes colorants et beaucoup d’entre eux sont des produits toxiques avant la cuisson. Difficile en effet de tracer le pentoxyde de vanadium ou d’éco-responsabiliser les silicate zirconium et autres feldspath potassique… Par contre, il est possible de ne pas les gâcher et de les faire cuire sur de la terre recyclée des précédente créations, au lieu de les envoyer en déchetterie où le suivi n’est pas possible. Alors, je le fais : qui sait ? Ça pourrait faire de la belle mosaïque au jardin ! 

Pour mieux connaitre son travail :

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