Jean Pons

Enfance

Jean Pons est né le 23 octobre 1936 à Abidjan1. Ses parents géraient alors en Côte d’Ivoire une plantation de cacaotiers, puis une concession de caféiers à Grand Bassam. Sa mère est Pangaud Georgette Susanne née à Razès (Haute-Vienne) et son père est Paul, Jean, Pons, né en 1896 à Crest (Drôme).

Son père part peu après sa naissance rejoindre la résistance dans la Drôme. La Seconde Guerre mondiale est déclarée. La plantation ne pouvant être gardée par une femme seule, les Pons sont contraints d’organiser leur retour en France.

Durant l’hiver 1939, à 3 ans, Jean, débarque seul en France. Il sera accueilli pas les amis de son père et passera les années de guerre dans les maquis et en itinérance de village en village, de ferme en ferme. Cette enfance difficile restera marquée dans ses souvenirs. Il vivra plusieurs bombardements dont celui de Saint-Pierre-des-Corps dont peu réchappèrent. Il a 8 ans quand il retrouve sa mère à Paris.

(C’est à Crest que son père, le commandant PONS, est enterré. Un monument avec ses armes (une ancre de marine) est dressé à l’entrée du cimetière. Une autre plaque funéraire à quelques kilomètres en direction d’Espenel, est dressée. Ce mémorial a l’image d’une silhouette de bateau surmontée d’une ancre marine avec deux barres, emblème de la « compagnie Pons ». )

Jean entre au collège Chaptal, à Paris. Lors de sa dernière année, il est contraint d’abandonner ces études du fait d’une méningite. Comme il erre sans but dans Paris, sa mère l’envoie à Nice pour qu’il y retrouve sa santé

Formation et vie familiale

À l’âge de 14 ans, Jean Pons est élève dans l’atelier du sculpteur Maurice Prost au studio Marie Émilie Rolez1. L’année suivante, il est admis à l’École des Arts Décoratifs de Nice, section sculpture1.

Au cours de sa troisième année de formation, sa mère et son nouveau compagnon ne peuvent plus assumer les frais de ses études. Six mois avant l’obtention de son diplôme, il doit quitter l’école pour travailler. Il fera plusieurs petits boulots. Il travaillera notamment dans une maison de photographies, vendra des tissus, mettra en couleur, à l’aquarelle, des documents  imprimés…

Le 1er juin 1956, à 19 ans, une autorisation administrative pour conjoint mineur lui permet de se marier avec Marcelle Jellinek Mercedes (la petite-fille de M. Mercedes, le voiturier).

Tous deux vivent pendant plusieurs années à Roquebrune-Cap-Martin-Village, dans un mas sur les hauteurs où ils restaurent et aménagent une pension de famille.

C’est là que naissent leurs trois enfants, Roch, Anna et Arnaude.

Vie

En 1963, contraint de partir pour des raisons de santé, ils déménagent pour la montagne dans le petit village de Montadroit, département du Jura, près d’Arinthod.

Jean PONS crée une vie foisonnante d’expériences, d’amitiés, d’initiatives.

L’atelier de sculpture « Montjoie » a marqué ce lieu. Un atelier où il enseigne la sculpture, la peinture et l’aquarelle. Il accueille aussi bien des amateurs que de futurs professionnels en formation de longue durée.

Jean Pons est également très actif sur les questions d’environnement, de justice sociale, de défense des droits de la région.

De 1967 à 1677, il sera au Niger, à Niamey, avec sa famille. Jean PONS travaille pour la télévision scolaire où il gère un service en enseignant les principes technologiques, à partir de matériaux locaux. Les émissions de la Télévision Scolaire du Niger sont diffusées dans les classes de brousse, grâce à des téléviseurs alimentés par batteries, et exploitées par des moniteurs nigériens spécialement formés.

Jean Pons sera l’auteur de plusieurs œuvres, notamment une Vierge à l’Enfant commandée par l’évêché et qui sera exposée dans la cathédrale de Niamey 

En 1979, il devient sculpteur modéliste, designer chargé de la direction artistique des établissements Henri Chavet à Dortan. À cette occasion, il sera le créateur de plusieurs jeux d’échecs.

En 1982, Jean Pons est admis à la « Maison des Artistes de Paris ».

Dans son atelier qu’il nomme “Atelier Montjoie », il y enseigne la sculpture, l’aquarelle et le dessin. Ainsi, futurs artistes professionnels et amateurs suivent les pas du maître qui les invite à « voir autrement ». Pour Jean PONS, les mots « art » et « sacré » sont des pléonasmes. Le parcours qu’il propose aux élèves a pour but de développer leur créativité et sensibilité afin qu’elles s’expriment dans leurs sculptures.

De nombreuses œuvres, sculptures et peintures sont créées dans son atelier et lui-même sera l’auteur de plus de 500 sculptures au cours de sa vie.

En 1984, il devient membre du jury des Métiers d’art à la préfecture du Jura et membre du jury des Meilleurs ouvriers de France.

Il est membre de l’association des « Quatre Arts » qui organise pendant trois années consécutives à Lons-le-Saunier des symposiums artistiques dans la salle du Carcom puis dans le grand hall de Juraparc.

L’âme poète, il écrit également dans des recueils des poèmes, comme Le Séquanais et sera l’auteur de contes pour adultes. Ainsi on pouvait aussi le rencontrer comme conteur lors de « soirées contées » au coin du feu. 

En octobre 1994, son divorce d’avec Marcelle, son épouse, est officialisée. Il part vivre plusieurs années dans la région de Lo

ns-le-Saunier sur la commune de Montain où il poursuit ses enseignements et ses sculptures.

En l’an 2000, il quitte le Jura pour s’installer dans les Hautes-Alpes avec sa seconde épouse. Il poursuit dans cette région plus modestement son activité artistique. 

Jean Pons décèdera le 29 avril 2016 à l’hôpital de Gap. Ses cendres reviendront dans son pays de cœur, le Jura, région d’Arinthod.

Association : l’école de Montadroit

En 2001, 4 anciens élèves de Jean Pons ont décidé de faire perdurer son enseignement. Pour cela ils ont créé une association loi 1901 dans le but de faire vivre l’esprit d’atelier que Jean Pons leur a transmis. La création n’est pas un geste de solitude, il s’accompagne d’un souci de l’Autre que Jean Pons a illustré par son implication caritative tout au long de sa vie.

Marie Christine VEERAN, Marc BLONDEAU, Laurent FERRIER et Eric MOUREZ ont baptisé cette association: L’École de Montadroit. École pour la référence aux ateliers de sculpture du temps des cathédrales et Montadroit pour le lieu où Jean Pons a formé plus de 400 artistes dans le Jura. 

 

La vie du village de Montadroit vivait au rythme des stages …

 

 
 
 
 
 
 
Références Site WIKIPÉDIA
  1. a b et c (en) « Jean Pons » [archive], Extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Index, 2006 (ISBN 9780199773787)
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